cran [1]
- 1Petite entaille dans un corps dur servant à y accrocher ou y arrêter quelque chose. Le cran d'une arbalète. Hausser, baisser une crémaillère d'un cran.
Fig.
Chacun d'eux [des courtisans] la monte [leur lâche politique] et la baisse à son cran
. [Retz, V, 390]Monter, descendre d'un cran, passer à quelque chose de supérieur ou d'inférieur.
Il méritait bien de monter d'un cran
. [Sévigné, 256]Nous sommes baissées d'un cran, madame Bertrand, nous donnons dans le bas bourgeois
. [Dancourt, Moul. jav. sc. 4]Mon amour veut dompter des coeurs d'un plus haut rang, Je prends un vol plus fier et suis haussé d'un cran
. [Regnard, Les Ménechmes]De faux brillants, trop de magie Mettent le Tasse un cran plus bas
. [Voltaire, Goût.]Du reste, que j'aie abandonné les échecs, ou qu'en jouant je me sois remis en haleine, je n'ai jamais avancé d'un cran depuis cette première séance
. [Rousseau, Les confessions] - 2 Terme d'imprimerie. Petite entaille ou canal qui est vers le bas de chaque caractère et qui se fait dans la fonte même.
- 3 Terme de marine. Entaille sur le bourrelet d'une bouche à feu.
Mettre un vaisseau en cran, le mettre en carène ou lui donner le radoub.
- 4 Terme de métallurgie. Défaut d'un métal mal forgé ou mal étiré.
- 5Nom de certains replis ou inégalités que les chevaux ont aux chairs du palais, et où l'usage est de les saigner lorsqu'ils ont la bouche échauffée.
- 6Morceau d'étoffe que le tailleur ajuste au derrière d'un habit.
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1.Par extension, dérangement, cassure ou mouvement de la couche ; en ce sens, on dit aussi crain, qui pourtant indique des rejettements de couches moins considérables.
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